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Actuellement, la capitale bruxelloise (à l’instar d’Anvers, de Gand et de bientôt Louvain) ne limite que la circulation des automobiles, des camionnettes, des bus et des autocars dans sa LEZ (Zone à Faibles Émissions). Attention, pour pouvoir circuler dans la LEZ, il faut préalablement enregistrer son véhicule en ligne, que l’on soit Belge ou touriste. Le non-respect de cette obligation d’enregistrement sur le site dédié lez.brussels ou le non-respect des restrictions de circulation entraîne une amende de 150 à 350 €. Pour l’heure, la moto n’est soumise à aucune restriction de circulation. Pour combien de temps encore ? Voilà la question que se posent les motards à l’annonce du souhait de la région bruxelloise de bannir le diesel en 2030 et l’ensemble des moteurs thermiques en 2035 (contre respectivement 2024 et 2030 à Paris selon le souhait d’Anne Hidalgo !)

Les constructeurs peu préoccupés par la question (pour l’instant ?)
Et les constructeurs, que pensent-ils de ces possibles restrictions de circulation ?
Quand on fait le tour des 100 000 m2 du Brussels Motor Show, force est de constater que là n’est pas leur préoccupation centrale. Les modèles mis en avant sont quasiment tous thermiques... Seul Zero, avec une gamme 100 % électrique, semble prêt pour cette nouvelle donne qu’appellent les politiques de leurs vœux. La faiblesse de l’offre en motos électriques trahit sans doute un manque d’intérêt des motards pour ce type de motorisation. Pour l’heure, nous sommes encore nombreux à associer plaisir et cylindres, soupapes et vilebrequins. Les constructeurs l’ont bien compris et beaucoup restent dubitatifs quand on évoque les restrictions de circulation.

Fidélité au thermique
Chez Triumph, KTM comme chez les Japonais, on reste fidèle au thermique. Même son de cloche chez Ducati qui ne tourne pas autour du pot « on fait des modèles légers et sportifs, pas de développement en électrique ». Et malgré l’avance prise par BMW en la matière avec son scooter C Evolution (dont nous avions essayé le prototype), en moto, seule la S 1000 R a fait l’objet d’un passage à l’électrique à titre de prototype « pour montrer que la marque sait faire ». Le constructeur Kymco a bien présenté deux modèles de scooters électriques, mais ils se destinent aux livreurs susceptibles de se déplacer dans les centres urbains. Et si Harley-Davidson a bien une offre crédible avec sa LiveWire, le tarif de 34 000 € limitera sa diffusion à quelques argentés passionnés. Et si le road trip de 13 000 km et 90 jours qu’effectuent Ewan McGregor et Charley Boorman à son guidon contribueront à assoir la légitimité de Harley en matière de mobilité électrique, il ne se traduira pas par la multiplication des LiveWire en centre-ville.

Les motards mobilisés
Du côté des usagers, la résistance s’organise pour éviter que les mesures annoncées ne se traduisent, à plus ou moins long terme, par la mise à l’écart des motos. Vincent et Thierry, deux adeptes du commuting, ont utilisé Facebook pour mobiliser les troupes. Le 29 novembre, les amateurs de 2-roues motorisés sont descendus dans la rue pour montrer que la moto en ville ne doit pas être envisagée comme un problème, mais bien comme une réponse crédible aux problèmes de mobilité et de transition énergétique. 400 participants ont roulé pour réaffirmer leur attachement à la moto, que celle-ci exprime leur désir de liberté ou, plus simplement, leur besoin de mobilité en se rendant au travail au guidon d’un utilitaire. Vincent rappelle qu’il suffirait que « 10 % d’automobilistes optent pour la moto pour que la congestion diminue de 40 % ». Leur mobilisation a permis de rappeler aux décideurs que les motards suivront de près les évolutions réglementaires. Et le récent passage de la commune de Bruxelles en zone 30 n’est pas de nature à les rassurer sur les décisions à venir. À suivre.

* Pour consulter le Plan Climat : bruxelles.be/plan-climat

© photos manifestation : Moto 80

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